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The Beatles - Album Rouge

The Beatles - Album Rouge

    Première partie

         

 

L’album rouge ainsi que l’album bleu sont sortis seulement 3 ans après la séparation des Beatles qui a été officialisée en 1970. Ce sera l’unique compilation autorisée du groupe à cette époque. Depuis, il y aura eu « The Beatles Anthology » fort lucrative et dispensable, de même que la compilation « 1 » qui reprend tout leur numéro 1, en tout 27 morceaux. Mais si la plupart des morceaux qui ont fait leur succès sont présents (il manquera néanmoins « strawberry fields forever » qui n’atteindra que la deuxième place des charts), elle semble largement incomplète par rapport à ces 2 doubles albums couvrant l’ensemble de leur carrière.

L’album rouge s’étendant de (1962 à 1966) contiendra 26 titres et le bleu qui ira de (1967 à 1970) 28. Ces 4 vinyles restant jusqu’à aujourd’hui la porte d’entrée idéale pour découvrir le groupe qui aura sorti par ailleurs 12 albums studio. Ce qui sera en fin de compte peu par rapport à l’empreinte qu’il aura laissée dans l’univers musical. 12 albums en 8 ans pendant lesquels sa métamorphose aura surpris plus d’un connaisseur. Car quel rapport y a-t-il entre la pop légère teintée de rythme & blues des premiers enregistrements et celle beaucoup plus sophistiquée et expérimentale amorcée dès l’album « rubber soul » ?

Les pochettes des albums rouge et bleu devenues légendaires incarneront cette métamorphose. Les 2 photos seront prises au même endroit, dans la cage d’escalier du bâtiment de la défunte maison de disques « EMI » à 7 ans d’intervalle : le premier cliché avait servi pour la pochette de leur premier album « please please me » sorti en 1963. Leur transformation physique saute aux yeux. Nos « Fab Four » en costume sombre (une idée de leur manager Brian Epstein pour les rendre plus facilement reconnaissables) sont remplacés par ceux d’une autre époque qui verront leur système pileux s’accroitre et leurs habits s’affranchir des codes. Et si l’on ne les connaissait pas, on aurait pu se demander à juste titre qui se cachait derrière le glacis de ces 2 clichés.

C’est un groupe déjà accompli après des années de scène entre Liverpool et Hambourg qui enregistre « please please me ». C’est le temps de l’insouciance et du début du succès qui deviendra fulgurant et planétaire. Les Beatles donneront l’impression à cette époque d’appartenir à un groupe uni où chaque membre est complémentaire et disponible. Des membres façonnés par Brian Epstein. Le film « 4 garçons dans le vent » sorti en 1964 illustrera cette osmose. Un film débridé et loufoque où les 4 acteurs ne boudent visiblement pas leur plaisir d’être ensemble. 

Mais dès leur deuxième film « help » un an plus tard, les choses n’étaient plus tout à fait pareilles. Les premiers signes de lassitude étaient apparus : les témoins ayant participé aux 2 tournages ayant remarqué un changement dans leur comportement. Leur enthousiasme initial s’était estompé. Après, il est vrai, 2 années sans temps mort entre les interviews, les séances photos, les prestations télévisuelles et les concerts interminables (en 1966, ils les arrêteront définitivement pour se consacrer uniquement à leur travail en studio) pendant lesquels couvert par les hurlements des groupies et desservis par des sonos déficientes, ils ne s’entendaient plus jouer.

Les dissensions commenceront ensuite rapidement à poindre. D’abord dans l’orientation musicale que voulait prendre chacun des protagonistes. Aux tendances mélodiques un rien mélo de Paul McCartney (ce dernier œuvrera même à la fin de leur aventure pour un retour aux sources) répond celle plus sombre et prophétique de John Lennon. Alors que George Harrison plus contemplatif souligne ses penchants orientalistes très loin de leur première salve des bords de la Mersey. L’album revolver, par ailleurs excellent, montrera du reste parfaitement cette divergence.

Ensuite à cause des différends personnels entre Paul et John, les intrusions récurrentes de Yoko Ono dans les studios d’enregistrement n’ayant pas aidé à l’apaisement, ainsi que des conflits juridiques et financiers après la mort de leur manager Brian Epstein. Des problèmes contractuels et personnels qui auront eu raison du groupe et mettront fin à la plus fabuleuse aventure musicale du 20e siècle. Mais resteront leurs chansons et l’héritage qu’ils auront laissés et de là le contenu de la double compilation dont je parlerai dans la deuxième partie.


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