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The Beatles - Album Bleu

The Beatles - Album Bleu

L’album rouge comprendra leur composition jusqu’à l’album Revolver. Toutes d’imparables mélodies pop de l’intro « love me do » avec son riff à l’harmonica qui a lancé la carrière des Beatles aux sons des vagues et de la fanfare de l’iconoclaste « yellow submarine ». En passant par l’entraînant « can’t buy me love », l’emblématique « yesterday », le morceau le plus repris de l’histoire de la musique, l’évanescent « and i love her », la balade baroque « in my life », « eleanor rigby » une chanson écrite par Paul McCartney et dont la prouesse est d’avoir une instrumentation classique tout en gardant les codes de la musique pop.

La musique des Beatles à l’image de leur évolution physique sur la pochette de l’album bleu deviendra de plus en plus sophistiquée. Ils incorporeront des inflexions orientales comme sur « norwegian wood ». Psychédélique sur leur album culte « sgt. pepper’s lonely hearts club band ». On ne parlera pas de l’expérimental morceau « revolution 9 » une anomalie dans la discographie des Beatles (absent d’ailleurs des 2 compilations) qui n’était plus vraiment un groupe lorsqu’il a été enregistré. Useront de traitements novateurs en matière d’orchestration comme sur un simple morceau folk « you’ve got to hide your love away ».

Cette complexité musicale coïncidera avec des textes plus critiques et sociaux à la façon douce-amère des Kinks. On est très loin des paroles simplistes de la chanson d’amour « love me do ». La mue s’était amorcée dès 1965, elle sera parachevée 2 ans plus tard sur le « sgt. pepper’s lonely hearts club band » dont près de la moitié des titres seront présents sur l’album bleu. 

Ce dernier s’ouvrira sur l’hallucinogène « strawberry fields forever » dont la face B du 45 tours, excusez du peu, n’est rien moins que « penny lane ». Libérés des contraintes liées aux tournées, les Beatles peaufineront dès lors chacun de leur morceau comme des pièces d’orfèvre à l’exemple des compositions sublimement cacophoniques du « sgt. pepper’s lonely hearts club band ». On pénétrera sur le titre éponyme avec l’échauffement des instruments d’un orchestre avant qu’il ne devienne carnavalesque et prépare le morceau suivant « with a little help from my friends » qui donne l’impression de naitre des cendres du précédent tant l’enchainement est fluide. Les Beatles expérimenteront : pistes accélérées, ralenties, déphasées, ruptures, anachronisme des styles. Tout ceci dans une fantaisie sonore évoquant des mondes oniriques comme sur « lucy in the sky with diamonds » ou même les rivages de l’Inde avec « within you without you ».

Passé la période de l’emphase psychédélique se terminant par le mouvant « magical mystery tour », les Beatles déclineront ensuite indifféremment les balades comme l’enchanteresse « the fool on the hill » qui semble vous envelopper dans du coton comme les morceaux plus rock illustrés par le pêchu « revolution » annonçant l’époque glam quelques années avant son apparition ou par « back in the USSR » qui rappellera le son rock’n’roll de leur première influence.

On pourra aussi écouter le dansant « ob-la-di, ob-la-da » avec son piano de bastringue, ses chœurs d’une simplicité confondante et ses rires en fond sonore. « get back », le titre blues qui débute leur dernière prestation musicale live qui s’est déroulée sur les toits de leur studio londonien provoquant la stupéfaction des passants et l’intervention de la police. Une prestation filmée qui marquera symboliquement la fin du groupe. La fin d’une époque. Citons encore (il est bien sûr impossible de tout passer en revue) le poétique « across the universe » qui possède la parure d’une beauté triste ou le morceau de fin « the long and winding road » accompagné de violons qui vous obligent en l’écoutant à ravaler un sanglot. Des chansons qui annoncent le deuil du groupe et qui nous laissent tous un peu orphelins.  

Une réédition remixée est sortie en 2023. Il y sera ajouté 12 titres supplémentaires sur l’album rouge et 9 sur l’album bleu. Parmi eux un inédit « now and then » retrouvé dans les démos originales de John Lennon il y a près de 30 ans et qui a été rejoué par Paul McCartney et Ringo Star complétant leur immense œuvre qui par leur exigence et la qualité de leurs compositions n’a pas d’équivalent dans la musique populaire.

 

 

 

 


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